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RÉFLÉXION SUR L'INCURVATION DU CHEVAL D'ATTELAGE

Le manque d'incurvation et surtout la contre incurvation sont certainement ce qui fait perdre le plus de points en reprise de dressage. La cause principale de ce grave défaut provient du manque d'équilibre ou de la perte de celui-ci. La logique veut donc que pour obtenir l'incurvation, il faut travailler l'équilibre. L'équilibre naturel est réservé au cheval fait très en montant et s'engageant naturellement beaucoup : on dit alors qu'il se méjuge. Celui-ci profitera donc d'autant plus, vite du travail d'assouplissement.

Pour les autres, le travail sera plus long. Les chevaux ayant une morphologie plongeante sont à proscrire pour l'usage de l'attelage. Pour tirer profit de l'équilibre naturel d'un cheval, il faut l'assouplir, soit monté, soit à la longe avec ou sans enrênement, soit aux longues rênes. Pour le travail aux longues rênes, emboucher le cheval uniquement d'un filet plutôt gros, le poids et la longueur des longues rênes (8 à 9 mètres) augmentant l'efficacité du mors. Il sera garnit d'un surfaix, celui-ci muni de trois anneaux de chaque côté, d'une croupière avec son culeron.

Le travail, au début, s'effectuera dans un endroit calme et fermé si possible, sur des cercles d'environ 15 à 18 m, au pas afin que le cheval se mette en confiance. Si vous travaillez dans un manège ou un petit paddock, profitez des coins pour changer de main. Les chevaux ont toujours un côté plus raide, commencer toujours le travail par le côté plus souple afin d'aider à la décontraction du cheval.

Quand votre cheval sera en confiance, vous profiterez du changement de main pour laisser la longue rêne extérieure descendre la long de la cuisse au-dessus du jarret : ceci, afin de maintenir les hanches et la longue rêne intérieure très légèrement tendue pour incurver le cheval, la longue rêne extérieure flottante sans traîner au sol. Il est important que le rachis du cheval suive la courbe du cercle. Le travail aux longues rênes comme assouplissement est très efficace, mais attention, fait sans discernement, il peut être néfaste.

Le trot doit être un trot de travail plutôt lent, afin de faciliter l'engagement. Les premières séances seront courtes, 15 à 20 minutes environ. Le trot sera entrecoupé de pas moyen suivi de pas sur la main actif le plus engagé possible; la chambrière est indispensable comme aide dans le travail aux longues rênes. Profitez des périodes de pas pour travailler sur des cercles plus restreints; si vous êtes en manège servez-vous des coins pour obliger votre cheval à se plier.

Les premières séances sont fatigantes pour le cheval car toute la musculation dorsale doit travailler, souvent à l'envers du naturel; il est donc nécessaire d'augmenter la durée des séances très progressivement pour atteindre 45 à 60 minutes. Afin d'aider à la décontraction du cheval, il faut remettre celui-ci sur la ligne droite.

Lorsque votre cheval aura fait suffisamment de progrès d'assouplissement et d'engagement, vous le ferez travailler au trot de travail lent sur des cercles de 8 à 12 mètres. Il est indispensable qu'il garde sa cadence. Vous devez voir le postérieur interne passé sous la masse et venir se poser en avant de l'autre postérieur ; le cheval croise afin de conserver son équilibre et ce dans l'incurvation, alors que les chevaux non assouplis se désengagent et jettent leur encolure à l'extérieur comme un balancier pour reprendre leur équilibre.

Maintenant, vous allez pouvoir goûter tout le plaisir de mener un cheval léger à la main par son équilibre, ce qui vous permettra de gagner des points en dressage, dans les obstacles et en maniabilité.

Pour cela, il vous faudra observer certaines règles

1) A l'abord d'un tournant, ne pas changer la cadence, envoyer par l'action de la voix votre cheval très légèrement sur la main, ce qui lui permettra de conserver son équilibre en croisant comme vous le lui avez enseigné et de s'incurver;

2) N'oubliez pas que c'est le poignet opposé qui donne progressivement le tournant et ceci sans perdre le contact.

Pour que le contact soit efficace, il faut que l'embouchure soit adapté à la bouche de votre cheval et non le cheval qui doit s'adapter à l'embouchure. Un mors "coups de poing" recouvert de cuir est souvent le meilleur.

Que les meneurs expérimentés me pardonnent pour ce qui leur semblent l'évidence même, mais l'attelage se développe de plus en plus et ceci est une excellente chose. Malheureusement, beaucoup de nouveaux meneurs n'ont à leur disposition que des chevaux très peu travaillés ou mal dressés ceci souvent dû au manque de temps. Le dressage d'un cheval est long et souvent semé de difficultés.

Je vous souhaite donc à tous courage, patience et succès.


Robert COUTABLE
A.A.S.M. COURRIER ATTELAGE 76   N°

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